Me voilà de retour du concert d’Ensiferum à Houston et la question que tout le monde se pose (enfin surtout maman je pense) est : est-ce que ça valait la peine de passer un week-end à Houston rien que pour aller à un concert ? Est-ce que ça valait la peine de se lever à 05h00 du mat alors qu’on a dormi seulement trois heures pour aller prendre l’avion à presque une heure de route de son université ? Et est-ce que ça valait la peine de faire lever ses copines qui ont gentiment décidé de m’accompagner jusqu’à l’aéroport ? La réponse à ses questions à la fin…
Il est 18h45, j’arrive devant les portes du Meridian avec, pour ne pas changer mes bonnes habitudes de ce côté de l’Atlantique, 10 minutes de retard pour assister à la tournée américaine d’Ensiferum, Hypocrisy et Ex Deo accompagnés pour l’occasion par Blackguard et Swaskbuckle. Mais stupeur (et tremblements) ! Une affiche collée sur la porte nous informe que « Hypocrasy » (^^) ne sera pas présent ce soir pour cause de problème d’immigration. Pas de Peter… Je suis extrêmement déçue. C’était bien la peine que j’écoute Hypocrisy en boucle ces derniers jours. Mais je ne suis pas encore au bout de mes surprises. En effet, on apprend plus tard dans la soirée que Ex Deo ne jouera pas non plus et ce pour les mêmes raisons. Décidément le sort s’acharne. Je me faisais une joie de retrouver ce brave Maurizio que j’avais quitté sur les planches de notre Hellfest national en juin dernier avec son autre groupe Kataklysm. Ces derniers sont remplacés au pied levé par le groupe du Wisconsin Lazarus ad.
Mais first things first. Parlons un peu de la configuration de la salle et de sa taille. Elle se situe entre le Bataclan (en imaginant une configuration normale pour cette salle) et l’Élysée Montmartre avec une scène riquiqui et un magnifique poteau planté en plein milieu de la fosse à deux mètres de la barrière. Soit. En cas de slam cela peut s’avérer gênant. Mais de toute façon, pas de slam durant la soirée et pour cause : nous devons être une soixantaine à tout casser (ça me rappelle La Loco (RIP) des grands soirs). Ok ce n’est pas génial pour les groupes mais ça a ses avantages. Comme pouvoir être placée à la barrière à seulement 1m50 de Petri en kilt (essayez d’imaginer des accents d’hystérie dans cette phrase). Mais nous n’en sommes pas encore là…
Pour le moment les premiers à monter sur scène sont les texans de Tyrant Virus. Cette dernière est tellement encombrée de matériel que le groupe peut à peine bouger. C’est tout juste s’il y a un mètre entre la batterie et le bord de la scène. Côté musique, je n’en sais trop rien. Je n’ai pas vraiment écouté. J’ai trouvé ça chiant tout de suite alors je me suis mise à rêvasser en attendant que ça passe. Là encore ça me rappelle La Loco (RIP à nouveau) avec les premières parties pourries (Brother Firetribe et Fear My Thoughts pour ne pas les citer). En plus un membre sur cinq porte une mèche. Pas besoin d’aller plus loin, fin de toute crédibilité. Au suivant.
Je viens d’aller voir sur le myspace du groupe. Visiblement ils font du Thrash/Hardcore. Hmm j’ai beau ne pas avoir été totalement attentive. Le Thrash, je le cherche encore.
En parlant de Thrash, les suivants, qui se font attendre pendant presque une heure, Lazarus Ad nous en propose du vrai. Le groupe originaire du Wisconsin se charge de réveiller les foules (ou plutôt les trois pékins accrochés à la barrière dont je fais partie). La ½ heure de show passe très vite. Sans révolutionner le genre, la musique est sympathique et le groupe passionné à l’image du guitariste lead complètement déchainé. Après une ode à la cigarette qui fait rigoler Lazarus Ad quitte la scène pour préparer l’entrée en scène des prochains sur la liste : Blackguard.
Découvrir ce groupe de folk/hardcore (ça ne s’invente pas quand même ^^), c’est l’occasion de savoir ce que pourrait donner un croisement entre Tobias Sammet et le chanteur de Moonspell. En trois mots comme en cent : ça fait peur (mais vous allez me dire que j’ai tendance à voir des sosies partout ^^). Le plus immonde étant les affreuses compensées en plastique d’au moins 20 cm de haut. Mais revenons à la musique. Je n’ai vraiment pas accroché. Je n’ai d’ailleurs pas compris pourquoi tout le monde était à fond. Lookés comme Keep Of Kalessin ou Moonspell (comme on veut) les musiciens sont pourtant tous très appliqués. Le guitariste lead propose des riffs très sympathiques et la batteuse du groupe est marrante à voir. Pourtant il y a un truc qui cloche. Peut-être la musique qui ne va pas avec le style de chant ? Peut-être que le chanteur qui semble échappé d’un groupe de hardcore qui est presque aussi insupportable à regarder que le chanteur de Koritni (c’est dire). En tout cas ça ne passe pas. Le mélange des genres doit jouer aussi et franchement je ne suis pas fan du hardcore mélangé à du folk (même si quand même le côté folk, j’ai trouvé qu’il ne ressortait pas du tout). C’est dommage parce que le groupe est sympathique. Le chanteur, quand il ne chante pas, s’avère être un remarquable frontman. Le show des canadiens a duré 50 minutes et le groupe n’ayant pas matière à tenir aussi longtemps (c’est pas moi qui le dit ce sont eux), on a eu droit à des petits discours entre presque tous les morceaux (et aussi un gros blanc ^^). Et c’était vraiment la meilleure partie. En bref, de la bonne volonté mais pas du tout ma tasse de thé.
Une dernière chose, Paul Ablaze (le chanteur de Blackguard) a donné une réponse à l’importante question : les écarteurs d’oreilles sont-ils les amis des headbangs furieux ? Réponse : pas vraiment, on court le risque d’en perdre un 5 minutes après le début du show.
Il commence à se faire tard. N’ayant pas d’entrée en matière avant Ensiferum (Hypocrisy), je commence à piaffer d’impatience accrochée à ma barrière depuis plus de trois heures. Je ressens la fatigue de ma journée, de la semaine et surtout de la courte nuit de la veille. Heureusement les roadies des finnois sont des pros et le matériel est installé rapidement. Et enfin il est l’heure pour les héros de la soirée de monter sur scène. A ce moment, on oublie toute la fatigue mentionnée précédemment, on oublie qu’on voudrait être dans son lit. On oublie même que From Afar, le tout dernier album d’Ensiferum n’est pas si bien que ça. On oublie que Twilight Tavern est toute pourrie. Et on déguste ces instants. Parce qu’après deux rendez-vous ratés (concert à Paris écourté pour cause de dernier métro à prendre et concert à Wacken gâché par la pluie et par un son tout merdique), je savoure enfin MON concert d’Ensiferum. Je n’avais pas de bons souvenirs live des finnois et pour un groupe que j’écoute depuis si longtemps c’était quand même vraiment dommage. Mais tout est rattrapé ce soir. Malgré la faible affluence l’énergie est là. Aussi bien dans le (maigre) public que sur la scène. Petri est décidément un formidable frontman et chanteur (mode groupie) et je le préfère à Jari Mäenpää (et je vous dis zut ^^). Le reste du groupe n’est pas en reste justement. Si Marcus met plus de temps à rentrer dans le show, il n’en demeure pas moins concerné (perso je le trouve chou). Le bassiste est toujours aussi dynamique, il brille presque autant que son instrument. Si le son n’est pas vraiment bon lors de « From Afar », l’erreur est vite corrigée et le reste du set bénéficie d’un son sans tâche, ce qui à la lumière des précédentes prestations de la soirée était presque inespéré. Quant à la set-list, elle est principalement axée sur le dernier album « From Afar », puisque la quasi-totalité de l’album est jouée mais n’oublie pas la plupart des hymnes du groupe que sont «Tale of Revenge » ou « Little Dreamer ». Et puis il y a eu « Guardians of Fate », depuis le temps que je voulais l’entendre en live celle-là… Sans oublier le rappel, et quel rappel les enfants, quel rappel ! « Treacherous Gods », « Lai Lai Hei » et « Iron ». Bref c’était presque magique. Presque aussi bien que Moonsorrow au Hellfest. Un grand moment. Une fois de plus les absents avaient tort. On pourrait faire quelques critiques sur le choix des chansons : pourquoi avoir laissé l’EP de côté ? Pourquoi ne pas avoir joué la chanson « Victory Song » ? Pourquoi pas « Into Battle » ? Mais c’est l’éternel problème des set-lists : pour faire plaisir à tout le monde, il faudrait jouer tous les albums et toutes les chansons (sauf « Twilight Tavern » ^^). Alors tant pis oublions les laissées pour compte et apprécions le concert pour ce qu’il a été : une grande réussite.
Alors tant pis si ma tête a pesé 2000 kg pendant trois jours et qu’elle avait du mal à tenir toute seule en rentrant. Tant pis pour les heures de sommeil perdues et le dur réveil à 5h00 du matin. Tant pis pour les heures d’attente à la barrière. Ca valait le coup ! Vraiment !
Voilà la set list :
From the Dividing Stream (intro)
From Afar
Twilight Tavern
Little Dreamer
Elusive Reaches
Wanderer
Stone Cold Metal
Guardians of Fate
Tale of Revenge
Smoking Ruins
Slayer of Light
One More Magic Potion
The Longest Journey
Rappel :
Treacherous Gods
Lai Lai Hei
Iron
PS : désolée pour l'absence de photos, je suis la première à m'en mordre les doigts.
A très vite.
Julie